Il est toujours difficile d’attribuer un style de jeu particulier à un joueur, et il en va de même pour Ndiaga Samb. Pour moi, le Sénégalais était avant tout un joueur qui s’asseyait souvent devant le damier avec un esprit combatif. Ses duels historiques – et surtout héroïques – avec l’ancien champion du monde Alexander Schwarzman se distinguent, parfois même avec une intensité physique. Ces rencontres ne tournaient souvent pas en sa faveur.
J’aimerais partager un souvenir personnel de Samb. À l’été 1992, le tournoi de Brunssum comprenait un groupe d’élite de dix joueurs disputant un tournoi selon le système round robin, ainsi qu’un tournoi open en neuf rondes selon le système suisse. Cette année-là, je partageais une petite tente avec Erno Prosman au camping Hitjesvijver, qui était depuis longtemps le lieu de séjour traditionnel des damistes participant à Brunssum. Par hasard, Erno affrontait au premier tour celle qui allait devenir ma femme, Ewa Schalley (qui portait encore à l’époque le nom de Minkina). La partie s’est terminée par une partie nulle, mais je me souviens encore très bien qu’à un moment donné, Auke Scholma et Samb étaient tous deux penchés sur le damier.