Après le débâcle d’hier, j’étais naturellement un peu déboussolé. Mille pensées se bousculaient dans ma tête. Comment cela avait-il pu arriver ? Pourquoi avais-je pris des décisions aussi étranges, sans suivre ni mon intuition ni mes calculs ? Pourquoi m’étais-je laissé emporter, alors que je sais très bien que c’est exactement ce qu’il espère ? Pourquoi n’avais-je pas réussi à évaluer les positions de manière objective ? Nous avons essayé de trouver des réponses à toutes ces questions dans la soirée. En parallèle, il faut toujours regarder le bon côté des choses. Il y avait sans doute beaucoup à redire sur mon jeu, mais certainement pas sur ma combativité. Et ça, c’était un point dont je pouvais être satisfait. Même dans une position complètement perdante, je suis capable d’arracher un point aux portes de l’enfer.
Pour la septième partie, je voulais en fait simplement continuer sur la même lancée que lors des cinq premières. Mais en même temps, un sentiment étrange m’envahissait : je ne savais plus trop quoi faire pour obtenir une partie correcte. Ma confiance en moi, qui n’est déjà pas très élevée pendant les parties, avait vraiment été entamée. Jusqu’à présent, il avait réussi à neutraliser toutes mes tentatives ; et même si son jeu ne dégage rien de spécial, c’est lui qui a obtenu la seule vraie occasion. Comment cela est-il possible ? Qu’est-ce que je fais mal ? Est-ce que je dois malgré tout changer complètement de cap ?
Nous avons décidé d’examiner une ouverture un peu plus en profondeur, et j’ai finalement choisi de la jouer. Rien de spectaculaire, mais nous avions trouvé quelques petites variantes intéressantes, et il fallait bien que je choisisse quelque chose.